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Tue-Loup: Penya

Tue-Loup
Penya

Le village vert/Fusion III, 2003

Avec Penya, on renoue avec les mélancoliques Tue-Loup, perdus de vue après La Bancale, leur disque La Belle Inutile n’ayant jamais vu le jour ici. Proches de Murat dans l’esprit campagnard et la grisaille, ils seraient l’équivalent hexagonal de Sparklehorse, de Bright Eyes ou de Calexico, à savoir des excentriques excentrés, qui creusent leurs sillons loin du macadam des grandes cités, dans une terre qui sent le foin et la rosée. D’où ce nom, emprunté au lieu-dit Tue-Loup (un bled de la Sarthe), cruel et aride à l’image de leur folk-rock pourtant de moins en moins ascétique. Car il y a évolution, avec l’ajout d’un pianiste jazzy et de quelques incongruités, tantôt bienvenues (étonnante reprise de Rest’là Maloya d’Alain Peters, où la voix monocorde de Xavier Plumas évoque – hérésie ! – les plages de la Réunion), tantôt dérangeantes (le spoken word – pardon, slam poetry – de La Main droite du batteur d’Elvis qu’on aurait plutôt imaginé chez In Vivo). De rares dérapages, qui sont le lot des groupes qui osent.