Sonnez le bugle, la médusante rockeuse anglaise propose un album tendre et torturé, sur lequel elle unit son "je" au "nous". Elle pose le regard sur les ravages de la guerre et l’histoire de l’Angleterre dans ses moments moins glorieux. Le coup de génie, ici, est d’avoir balancé la noirceur d’un sujet aussi douloureux par des musiques tempérées dont le plus proche cousin est Stories from the City, Stories from the Sea. Dans cette ambiguïté s’élèvent des textes poétiques, couchés sur des mélodies sensibles, vibrantes. Beaucoup d’autoharpe, sa voix – posée, délicate – mêlée à des voix d’hommes, celles de John Parish et de Mick Harvey des Bad Seeds notamment, très présents sur l’album, qui porte la patte, la poigne de PJ. Pendant que l’Angleterre tremble, on frémit.
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PJ Harvey
Let England Shake
Universal, 2011