Placard
Démon vert

Douceur n’est pas toujours synonyme de facilité, comme le prouve l’auteur-compositeur montréalo-jeannois sur ce dernier effort. Après le détour rock de Placard (2010), le susnommé réaffirme ici sa foi country à coups de complaintes directes, candides, sans compromis. Il grince, craille, berce ou brame de touchantes confessions à coeur ouvert dans Robin, Sarah, Matante Line et surtout la pièce-titre – le clou -, d’une plume sans poli aucun, la six cordes acoustique bien en avant, à la lueur de lap steel et de guitares électriques chatoyantes, ouvrant la fenêtre sur les grands espaces. Aussi maîtrisé soit-il, le feutre folk râpé de Placard ne sera sans doute jamais celui des radios soft. Il est celui de l’émotion brute, imparfaite, qui secoue autant qu’elle apaise.