California
, premier extrait radio ensoleillé mais grinçant, résume assez mal ce deuxième disque de Rufus Wainwright, qui s’inspire plutôt de la bohème new-yorkaise, à mi-chemin entre les bars gais de Chelsea et le Brill Building. À ceux qui ont pu lui reprocher ses excès lyriques au moment du premier album, sachez que Poses s’avère beaucoup plus… posé. Malgré la présence de plusieurs réalisateurs invités (dont Alex Gifford, des Propellerheads), la touche magique de Pierre Marchand arrive à donner une unité d’ensemble à ces nouvelles pièces tout en finesse, parmi lesquelles on détecte quelques audaces (voir la musique indo-chinoise de Greek Song). Rufus démontre à nouveau une formidable intelligence musicale, qui lui permet d’accoucher de mélodies à la fois immédiates et très complexes (le jeu des harmonies avec sa sour Martha s’est grandement raffiné). Toujours aussi intemporel et original, Wainwright est unique; et il est là pour longtemps.