Guide albums
Prince: Rainbow Children

Prince
Rainbow Children

Warner, 2001

La polémique soulevée lors du passage de Prince au dernier Festival de Jazz ne risque pas de s’éteindre avec ce nouvel album, qui n’est ni plus ni moins que l’équivalent discographique de la première partie de ce mémorable concert. Entendez qu’on y trouve de longs (trop longs) jams de funk-jazz-fusion où sa majesté pourpre et sa cour (en particulier l’ahurissant batteur John Blackwell) se laissent aller à une séance de pyrotechnique pour les oreilles . Ce n’est pas tant dans cette musique aux contours flous que Prince étonne (il y a belle lurette qu’il n’écrit plus de hits aux refrains imparables), mais dans son omniprésent prêche mystico-religieux. Au moins, lorsque Coltrane a trouvé Dieu sur A Love Supreme, il ne s’est pas embarrassé de sermons livrés d’une voix trafiquée par ordinateur (si c’est à ça que ressemble la voix de Dieu, envoyez-moi en enfer). Techniquement, toutefois, c’est impressionnant. Pour peu qu’on oublie l’imbuvable message, The Rainbow Children offre son lot d’envolées époustouflantes.