Voilà sept jours qu’Esperanza joue sans répit à la maison. Sept jours que ses airs festifs éclairent nos murs en dépit de la grisaille persistante. Pas de doute, ce sera le disque de notre été 2001. Mais même si on adore, on ne peut cacher un soupçon de déception. Parce que Manu, il faut bien l’avouer, se l’est jouée un peu facile. Que notre homme souffle sur les braises de Clandestino, au lieu d’alimenter un nouveau feu, passe encore, mais qu’il reprenne deux fois une musique (Mr. Bobby, Homens) qu’il avait déjà utilisée… deux fois sur son premier disque, ça déroute un tantinet. Ajoutons enfin que les thématiques littéraires sont aussi répétitives. Se plaindre le ventre plein? Oui, sans doute. Après tout, on craque pour les subtilités phonétiques de Me Gustas Tu…, pour le folk arabisant de Denia, pour les collages stylistiques et linguistiques, pour l’esprit de fête… En fait, on craque pour Manu, mais on le souhaiterait plus bosseur la prochaine fois.
Guide albums
Manu Chao
Proxima Estacion Esperanza
Virgin, 2001