À 73 ans, R. L. Burnside étonne et nous comble. Rien à voir avec le blues sale, bête et méchant d »Ass Pocket of Whisky ou de Mr. Wizard: DJ Swamp (Beck) scratche d »un bout à l »autre; Iki Levy multiplie les boucles savantes; le producteur John Porter (Taj Mahal) se fait aussi musicien parmi les Rick Holmstrom, Johnny Dyer ou Lynwood Slim, etc. Voilà l »amalgame blues le plus original que j »aie entendu en 15 ans. Le côté primitif est toujours là, la grande richesse des sonorités enveloppe la voix graveleuse du vieux et offre un contrepoint hyper-original, plein d »idées. Moins brouillonnes, les chansons exultent de gospel, de soul et même de spoken word. Trente ans que Burnside n »avait pas utilisé de guitares acoustiques (sur la pièce-titre), les grooves en mode slide guitar abondent, tout est plus dépouillé, ça respire. R. L. Burnside raconte ses boires et déboires avec le même humour, mais sur un canevas autrement plus accessible. Obligatoire.
Guide albums
R. L. Burnside
Wish I Was in Heaven Sitting Down
Fat Possum/Epitaph, 2000