La violoniste américaine Rachel Barton Pine est une habituée du Festival de musique de chambre de Montréal, où on a pu l’entendre jouer Bach ou Paganini et même, mais oui, Metallica. La voici qui se penche cette fois sur la musique de compositeurs noirs américains de blues, et le résultat est magnifique. Certaines pièces sont plus proches des débuts du genre, comme Suite for Violin and Piano (1945) de William Grant Still, ou In a Sentimental Mood (1935) de Duke Ellington, dans un superbe arrangement pour violon et piano (Matthew Hagle). D’autres sont plus récentes, comme Filter (1992), de Daniel Bernard Roumain, où Pine se prend presque pour Johnny Winter. Elle joue ces musiques avec une virtuosité éblouissante et, surtout, un plaisir palpable. Espérons qu’il ne se trouvera pas quelques puristes pour lui en dénier le droit.
Guide albums
Rachel Barton Pine
Blues Dialogues: Music by Black Composers
Cedille Records/Naxos, 2018