Richard Bona
Bonafied

L’épithète bonafide en anglais qualifie une chose pure, authentique, voire d’une qualité exceptionnelle. Le problème avec ce nouvel opus de Richard Bona – qui mérite largement son titre – est donc de savoir s’il est, oui ou non, le meilleur des sept albums solo du prodige camerounais. On y retrouve l’ambiance des soirées au village de Scenes From My Life, la délicatesse de Reverence qui date de 2001 et la multiplication des voix qui murmurent dans la langue maternelle de l’auteur. Bona écrit des fables africaines que ne renierait pas Jean de La fontaine, exploitant la sagesse des animaux philosophes. Évoluant désormais comme son ami Bobby McFerrin sous la gérance de Linda Goldstein, il bénéficie ici du savoir-faire de Gil Goldstein (c’est compris dans le prix) qui cisèle les arrangements de cordes. Et ce qui peut paraître doucereux n’est ici que musicalité infinie.