Richard Bona
Tiki

Sur chaque nouveau disque de Richard Bona, il y a une part de pur ravissement. Difficile donc d’affirmer après seulement dix écoutes que ce quatrième opus, qui s’attarde du côté du Brésil, surclasse les trois précédents. Une chose est sûre, heureusement: il s’inscrit dans la même démarche et procède du même talent. Car si les mots «diversité» et «métissage» sont devenus des arguments de vente galvaudés, l’oeuvre tellement personnelle du Camerounais démontre bien que la musique a finalement donné naissance à une nouvelle espèce humaine: polyrythmique et archi-multiculturelle. Entre jazzman d’élite et chanteur ethnique, ce musicien surdoué assume naturellement son rôle de passeur sans se soucier de grand-chose. À nous d’énumérer la totalité des influences qui se mélangent dans les cinq minutes d’une pièce comme Samaouma.