C’est drôle, que ce soit Yield, No Code, ou Binaural, chaque disque de Pearl Jam me fait le même effet. Le mur de six-cordes, dense et puissant, construit par Mike McCready et Stone Gossard, me surprend; Eddie Vedder, spirituel, singulier, me charme: sa voix gonflée de rage vient me chercher; et je retrouve avec plaisir le jeu lourd du batteur Matt Cameron. Une fabuleuse machine de rock. Classique, certes, mais d’une énergie peu commune, presque réconfortante. Et chaque fois aussi, après leur avoir accordé une jolie note, je prends ces disques, les range à la lettre "p" pour ne plus jamais les ressortir. Oubliés, confondus les uns avec les autres. La vérité, c’est que depuis Vitalogy, Pearl Jam n’a jamais rien fait d’essentiel. L’autre constat, je dois bien me rendre à l’évidence, c’est que comme compositeur, la bande de Seattle est incapable de pondre une seule chanson qui me fera revenir de temps à autre. Malgré toutes ses qualités, Riot Act ira rejoindre ses prédécesseurs désormais anonymes.
Guide albums
Pearl Jam
Riot Act
Epic/Sony, 2002