Alors qu’au départ il le souhaitait plus sobre et plus dépouillé que ses oeuvres précédentes, Rufus Wainwright s’est laissé envahir par le romantisme exacerbé de l’Allemagne (où il s’est installé l’an dernier) et a composé un cinquième album certes moins maniéré, mais qui brille de tous ses feux avec de gracieuses envolées lyriques et de très riches orchestrations. Pour la toute première fois, le Montréalais d’origine s’est chargé de la réalisation (avec l’appui du Pet Shop Boy Neil Tennant) et a ainsi atteint l’équilibre qu’il recherchait depuis des années entre le pop-rock et la musique classique ainsi que l’opéra. Si l’enrobage est éclatant, l’artiste se fait tout de même plus posé sur le plan des paroles. Plus mature, il délaisse l’ironie et le cynisme pour une plume tout aussi poétique qu’auparavant, mais plus honnête et plus directe.
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Rufus Wainwright
Release the Stars
Geffen/Universal, 2007