Moitié doctoresse dans un hôpital californien, moitié musicienne romanichelle sur les scènes du monde entier, la belle Rupa pouvait-elle rééditer l’exploit inouï que fut son premier album Extraordinary Rendition? À la première écoute, on dirait que non. Il n’y a pas ici une interprète transcendante, ni non plus un talent d’écriture qui se démarque de manière exemplaire. Pourtant, on s’y attache drôlement au fil des écoutes. Certes, ce mélange incongru de swing gitan, de cumbia bâtarde et de reggae «grano» en français et en espagnol est comme un folk fourre-tout. Mais même si «sa bohème s’use», Rupa a un je-ne-sais-quoi. Une sorte de Lhasa plus délurée, aux antipodes des pop stars excentriques et puériles qui infestent le monde virtuel.
Guide albums
Rupa & The April Fishes
Este Mundo
Cumbancha/Koch, 2010