Russell Gunn
Love Stories

Oubliez le titre, digne des florilèges de ballades sirupeuses à déconseiller aux diabétiques. Plus près de Roy Hargrove que de Kenny G, Gunn alterne d’un album à l’autre entre post-bop survolté et acid jazz sophistiqué à tendance hip-hop. Avec des plages intitulées I’m in Love with a Stripper, Bitch, You Don’t Love Me ou Because I Love You (The Stalker Song) et la vigoureuse relecture du Love For Sale de Cole Porter, l’album s’inscrit dans la seconde veine et propose un panorama des dysfonctions amoureuses, comme son émouvante suite Love Requiem, d’ailleurs réinventée ici dans une esthétique urbaine. Ce disque intense, au climat par moments menaçant, confirme la position du trompettiste dans le firmament du jazz progressiste.