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Saez: God blesse

Saez
God blesse

Island/Universal, 2002

Depuis son premier album (Jours étranges), les opinions sont partagées sur le jeune Damien Saez. Certains le considèrent comme rien de moins que le messie du rock français; d’autres, comme une petite frappe de la pire espèce. Les choses ne risquent pas de s’améliorer avec cet album double ambitieux où Saez tente encore une fois d’en mettre plein la vue, se prenant tour à tour pour Thom York, Bertrand Cantat, Ferré ou Brel, et essayant tous les trucs poétiques et musicaux possibles pour s’autoproclamer "grand rassembleur" d’une génération. Le problème, c’est que Saez a oublié que les hymnes fédérateurs sont le plus souvent composés de manière bien involontaire et que l’auditeur aguerri aura tôt fait de remarquer l’intention. Car tout semble forcé sur ce disque, à commencer par la voix (maniérée jusqu’à la limite du supportable), les textes (parfois d’une naïveté adolescente malgré la gravité des sujets), et surtout la durée (plus de deux heures!), comme si tout ce qui sortait de lui méritait d’être entendu… Irritant malgré le talent évident.