Safia Nolin
Limoilou

Très épuré, le premier album de la «reine de Limoilou» Safia Nolin pogne au cœur, avec ses textes tristounets, remplis d’abandon, de froideur et d’une petite lumière d’espoir, survolant celle qui l’inspire, Limoilou. Entourée de Philippe Brault, un artisan de calibre pour ce premier disque, Nolin nous invite à franchir le pas de son cocon bien froid, son igloo, où elle se réfugie avec ses histoires. Autodidacte, Nolin compose des pièces folk simples – parfois trop –, dont les mots envoûtent plus que les partitions. La désormais connue Igloo s’y retrouve, ainsi que les plus amères ou tristes La laideur et Ce matin, Valser à l’envers et Acide. L’univers de Safia Nolin est sombre, mais se pose, enveloppant la ville et son quartier – on pourrait bien y voir d’autres que Limoilou –, par ses mots contrôlés mais bourrés d’émotions à fleur de peau. Si le tout reste d’une simplicité désarmante, la voix de Nolin, elle, se fait puissante et apte à viser haut, surfant sur les toits les plus hauts.