Les critiques de disques – communément appelés «filles ou gars de musique» – passent leur vie à lire des bios maladroites et prétentieuses qui se raccordent bien mal aux produits qu’ils doivent écouter. Pour une fois, on bénéficie ici du laïus idéal, paraphé par l’artiste lui-même (le guitariste Samuel Bonnet) au lieu d’une pub copiée-collée par quelconque promoteur trop zélé. En quelques lignes, tout est dit, tout bien compris. Le musicien québécois explique pourquoi il a fait appel à un vieil ami français, Mathias Wallerand, pour compléter ce projet de duo insolite pensé, écrit-il, comme une suite pour guitare et saxophone. «J’ai imaginé, poursuit le compositeur, un voyage musical entre l’écrit et l’improvisé, la couleur et le son, le jazz et l’Orient». L’étiquette Malassartes ne copie pas ECM, mais la réussite est admirable. Et puis, comment résister à un duo qui avoue les noms de Egberto Gismonti, Ralph Towner et Jan Garbarek comme ses influences majeures?
Guide albums
Samuel Bonnet & Mathias Wallerand
Oriental Blue
Malassartes, 2019