Avec son blues sombre fait pour réveiller un mort – Kurt Cobain en particulier -, la protégée de Steve Albini est loin de donner dans le cute. Mâchoires serrées, l’Anglaise revêche maltraite sa guitare en assénant des airs basés sur la répétition de motifs qui déploient une force de frappe mélodique proche de ce que le grunge avait de meilleur à offrir. C’est grinçant, répétitif, à rebrousse-poil de la vie, parfois défoulatoire ou lyrique-poignant (rappelez-vous Kiss, en duo avec Bonnie Prince Billy, sur l’album précédent). On nage encore dans ces eaux-là sur The Calcination, mais les mélodies sont nettement moins marquantes et on a parfois l’impression d’atteindre les limites de l’affaire.
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Scout Niblett
The Calcination of Scout Niblett
Drag City, 2010