Santana
Shaman

Il fut un temps où les albums de Santana se succédaient dans l’indifférence générale. Aujourd’hui, on attend avec raison la suite logique de Supernatural, un des plus gros succès de vente de l’histoire du disque. À 55 ans, Carlos le guitar hero, le gourou bienfaisant, est-il réduit au conformisme navrant des collaborations avec Michelle Branch et Chad Kroger, qui n’étaient même pas nés à l’époque d’Abraxas? La réponse est Shaman, un autre album-mosaïque avec un son superbe et pas moins de 12 invités spéciaux qui vont de Macy Gray à P.O.D., en passant par le ténor Placido Domingo. Mais le meilleur est dans les quatre titres qui restent: une chanson guerrière d’Angélique Kidjo; une reprise de Mabouya, l’hymne ludique du Tabou Combo d’Haïti rebaptisé Foo Foo; le retour du batteur Mike Shrieve qui n’avait pas écrit pour le groupe depuis Caravanserai en 1972; et l’instrumentale Victory Is Won, un triomphe serein contre lequel toute résistance est inutile.