Les Islandais risquent d’en surprendre quelques-uns avec ce cinquième gravé sur lequel s’entend non pas un virage à 180 degrés mais tout de même une certaine mutation. Plus pop qu’à son habitude et surtout plus lumineux, sur la première moitié de l’album, Sigur Rós propose ce qui pourrait ressembler au bruit que fait le post-rock lorsqu’il entre en collision avec un arc-en ciel. Oubliez les murs de guitares grafignées à l’archet. Il y a bien deux morceaux épiques (pistes 5 et 7), petites révolutions de 9 minutes enregistrées avec la London Sinfonietta et d’éblouissants choristes anglais, mais au second acte, on revient à l’essence même de la musique de SR: quelque chose d’éthéré, d’à la fois fragile et médusant.
Guide albums
Sigur Ros
Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust
XL Recordings, 2008