Avec le très funéraire ( ), on avait appris à aimer les Islandais de Sigur Rós dans leurs moments plus posés, sans les effets aussi fortement contrastés d’Ágætis Byrjun. Aussi, on était assez curieux de la direction prise par ce groupe qui élève avec autant de force que Gospeed You! Black Emperor enracine dans le sol et pour qui le mot "éthéré" semble avoir été inventé. Aux lacérations de guitares triturées avec l’archet, à la voix androgyne, aux territoires post-rock ambiants apprivoisés, à cette langue inventée qu’on apprend à déchiffrer d’un disque à l’autre s’ajoutent, sur Takk…, pas mal de xylos dignes d’une boîte à bijoux, souvent en symbiose avec le piano délicatement touché, des cordes graciles, quelques surprises (cette fanfare patraque dans la finale de Glósóli), des cuivres pleins d’allant, un grand soin apporté aux chutes de ces (longues) pièces. Résultat: un disque puissant, qui exalte et donne des idées de grandeur.
Guide albums
Sigur Ros
Takk...
Geffen/Universal, 2005