Skip Jensen
Abscond

C’est sale, visqueux, pas fréquentable et ça ne sent pas toujours bon. À un tel point que toutes les pièces honorant ce premier album solo de Skip Jensen semblent tout droit sorties d’un ruisseau boueux et malsain d’un recoin sudiste. Ou encore que ledit Jensen est un vieux sorcier du blues atteint d’une fièvre sans nom, de celles qui ne sont pas loin d’une bonne vieille possession par les démons du Mississippi! Mais trêve de plaisanterie, Abscond se révèle être en fait le parfait amalgame d’un blues primitif et d’un rockabilly hanté et habité par le Montréalais Serge Gendron, auparavant aperçu chez les Demon’s Claws et Scat Rag Boosters. Peu importe que le bonhomme s’impose ici dans une imposture de haute voltige, c’est étonnamment vif, cru, organique et vivant.