Après un bref séjour au sein de l’écurie Rough Trade, le binôme britannique revient à la charge avec un tout premier album sur sa propre étiquette. Eton Alive ne diffère guère des quelque dix autres albums et quatre EP que Sleaford Mods a fait paraître plus ou moins officiellement depuis 2007; même électro-punk lo-fi prolétaire, aux contours hip-hop et au phrasé cockney qui peut parfois rappeler Mark E. Smith, John Lydon ou The Streets. Des douze titres offerts sur Eton Alive, certains sortent davantage du lot, comme la contagieuse et plus dansante Kebab Spider, OBCT avec sa grosse basse et son solo de kazoo, la bouncy Subtraction, la funkysante Discourse ou la plus touchante When You Come Up To Me.
Encore une fois, et ce n’est jamais de trop, Jason Williamson tire sur tout ce qui bouge, des pop stars (ou indie) au système capitaliste, soulignant au passage certaines dures réalités telles que le chômage, l’oppressant monde du travail, la misère sociale et davantage. Le chanteur/slameur, appuyé par les musiques radicalement minimalistes et toujours assez rythmées du bidouilleur Andrew Fearn, frappe là où ça fait mal, avec souvent beaucoup d’ironie et quelques fois un peu de tendresse.
[youtube]5uN3n-NjLHc[/youtube]
Proches de la cinquantaine, cultivant une approche ultra simpliste et sans prétention (jetez un coup d’oeil sur YouTube), les deux protagonistes ont toujours en eux cette envie juvénile d’emmerder le système sans oublier de s’amuser un peu, un poing levé et une bière dans l’autre. Un groupe essentiel, particulièrement par les temps qui courent.
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