Murray Street
s’ouvre avec The Empty Page et Disconnection Notice. Deux pièces douces où les guitares se limitent surtout à créer des ambiances feutrées plutôt qu’à faire du bruit, et où les mélodies apaisantes de Thurston Moore confèrent une sensibilité non étrangère à l’arrivée officielle de Jim O’Rouke dans les rangs de la formation. Vient alors la solide Rain On Tin et ses crescendos typiquement Sonic qui préparent le terrain pour Karen Revisited: 11 minutes 10 de Lee Ranaldo à la fois pop et discordantes, seule véritable envolée du disque. Radical Adults mélange intensité et bruits de cuivres déstructurés et rappelle certains moments de NYC Ghosts & Flowers sans les longs et pénibles égarements. La première apparition vocale de Kim Gordon arrive enfin sur les accords agressifs et torturés de la classique Plastic Sun, et Sympathy For the Strawberry conclut l’album dans un univers de rêve et de réveil. En somme, calme, mais parfaitement dosé. Le disque le plus adulte des Youth.
