Annie Clark a certainement de l’élégance, de la prestance et de l’ambition, mais tout comme ses deux premiers efforts, Strange Mercy est froid, détaché et confus, malgré une instrumentation épurée. Ayant abandonné ses habillages de folk orchestral baroque au profit d’une guitare pinçante, plaquée de pédale à octave (par moments, on dirait Queen!) et de synthés polaires, elle offre une drôle de dualité entre le mordant et le doux, ce qui en théorie convient bien à son chant légèrement maniacodépressif, tantôt chaleureux et enjôleur, tantôt troublé et excentrique. Avec la plus entraînante Cruel et la placide Year of the Tiger, elle tient une piste, mais le plus souvent, Clark s’égare dans des structures et des mélodies trop complexes pour pas grand-chose.
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St. Vincent
Strange Mercy
4AD, 2011