Comment ne pas apprécier cette charmante ex-étudiante américaine en littérature comparée, convertie au jazz au contact du saxo britannique Jim Tomlinson, émule de Stan Getz, aujourd’hui son mari, arrangeur et producteur? Pour son dixième disque en autant d’années, le premier chez Blue Note, Stacey Kent continue d’affiner son jazz cool, proche de l’esprit «fausse ingénue» de Blossom Dearie. Breakfast on the Morning Tram réunit une poignée de bossas-novas (dont Samba Saravah de Baden-Powell, dans l’adaptation française de Pierre Barouh), deux chansons méconnues et joliment relues de Gainsbourg (Les Petits Riens, La Saison des pluies) et, intéressante surprise, quelques chansons originales assez finement tournées, véritables standards en devenir cosignés par Tomlinson et le romancier nippo-britannique Kazuo Ishiguro. Comme Jamie Cullum, autre transfuge des lettres converti au jazz mainstream, la chanteuse ne réinvente certes pas la roue mais l’album, fort agréable, se laisse écouter sans effort. Alors pourquoi bouder son plaisir?
Guide albums
Stacey Kent
Breakfast on the Morning Tram
Blue Note/EMI, 2007