Le père de l’indie rock "ironique" s’allie à un autre de ses semblables: Beck, réalisateur de cette cinquième affaire post-Pavement. Point de grande fantaisie sonore à l’horizon, par contre. D’une facture crue et dépouillée, très années 90, Mirror Traffic voit Malkmus taper encore et toujours sur le même clou: un indie pop légèrement dissonant ancré dans les demi-mélodies, les arrangements rock lymphatiques et les textes aux images fortes, livrés avec détachement (I know what the senator wants / What the senator wants is a blowjob). Il y a quelques bons moments (la plus légère Stick Figures in Love), mais plus on s’éloigne de l’âge d’or de l’ironie, plus la froideur et l’humour fin finaud de Malkmus tournent à vide.
Guide albums
Stephen Malkmus and the Jicks
Mirror Traffic
Matador, 2011