Sucre3
est un bien étrange objet sonore: dans les premières secondes, Philippe Lambert (alias Monstre) vous entraîne tranquillement dans ce qui semble être une aventure sérielle et minimaliste empreinte d’humour et de légèreté. Puis, les boucles de voix échantillonnées et de cloches commencent à s’enchevêtrer, le rythme s’accélère, retombe, et disparaît. C’est là que, sans crier gare, il vous assène une salve de noise d’une brutalité à vous faire éclater les dents. Tout du long, Monstre maintiendra une dichotomie plaisir/souffrance, naïveté/conceptualisme. Est-ce un gamelan balinais mené par une chorale de Chipmunks? Du Philip Glass chanté par un beat-box humain? Du lettrisme italien ou du dessin animé nippon? Le flou fait partie de ses nombreuses qualités, dont la moindre n’est certainement pas d’être la première parution "amusante" d’Alien 8.