Un pharaon entouré de disciples masqués de stainless parcourt un monde peuplé d’immenses fleurs carnassières et de fruits phalliques en ratine de velours violette… Est-ce Barbarella ou un épisode de Star Trek? Des vestales sveltes comme Isadora Duncan beuglent des incantations débiles. Est-ce un document autobiographique de Salvador Dali sur les plages de Cadaques? Des blacks avec afros gigantesques et cols roulés bruns pelotent des pisseuses en robes de tôle Givenchy. Est-ce un épisode de Shaft sur le LSD21? Entrée du maître vêtu comme Ginette Reno, maquillé comme Mado, entouré d’un orchestre digne des Black Panthers. Cuivres apocalyptiques, synthés relégués au musée de la science et pianos électriques de pawnshop servent sept minutes d’afro-free jazz revendicateur. On dirait l’atroce intro du He Loved Him Madly de Miles Davis qui tourne en boucle. Ciel! C’est un mauvais film-concert psychédélico-kitsch du très inégal Sun Ra, tourné en 74. Finalement, la Terre explose dans une apothéose visuelle digne des Sentinelles de l’air. Tant mieux. Je préfère mourir plutôt que d’endurer ça.
Guide albums
Sun Ra (DVD)
Space is the place (DVD)
Plexifilm, 2003