Collectif de Liverpool à la frontière du délire psyché-rock évoquant Soft Machine ou Can, du free jazz et d’un post-rock texturé à la Tortoise, Super Numeri brouille les pistes et invite au dépaysement et aux envolées planantes sur cette deuxième galette aux élans improvisatoires. S’égarant parfois dans d’interminables jams (les 25 minutes de la délirante et cosmique First League of Angels ressuscitant Floyd, période Syd Barrett), ce tonifiant brouhaha aux structures répétitives produit un effet proche de la transe. On salue bien bas cette volonté de ne pas tomber dans la facilité mais l’œuvre d’un exotisme débridé demeure trop hermétique pour qu’on s’y attache réellement. Bref, un compact qui, à défaut de rallier de nouveaux fidèles, fera le bonheur des initiés, amateurs de collages abstraits aux ambiances recherchées.
Guide albums
Super Numeri
The Welcome Table
Ninja Tune, 2006