Originaire du Nunavut, Tagaq a ramené au goût du jour un art ancien, le chant de gorge, et l’actualise d’une manière si formidable que Björk et le Kronos Quartet ont craqué pour elle. Son dernier album est un objet déconcertant; par moments, on a l’impression d’assister à un exorcisme. Essayez d’écouter Force sans imaginer qu’une sorcière a ligoté une petite fille dans une maison hantée pendant que Claude Lamothe joue du violoncelle à l’étage. Peut-on apprécier une musique qui nous effraie? Ailleurs, Buck 65 vient rapper avec Tagaq, plus langoureuse, et ça fonctionne à merveille. Mike Patton est lui aussi convié à cette messe païenne. Hunger est un magnifique poème d’amour écrit à la plume trempée dans le sang, livré en mode spoken word. Charnel et instinctif.
Guide albums
Tagaq
Auk/Blood
Jericho Beach Music, 2008