CONTRE
Un artiste ayant accouché d’un classique (OK), couronné du prestigieux Mercury Prize en Angleterre, est-il un intouchable? À l’écoute de Ha, son successeur, on est tenté de répondre par la négative. Pas que le dernier-né de ce précurseur de la fusion est-ouest soit à ce point raté, loin de là; mais on n’y retrouve pas la même richesse musicale ni l’émulsion parfaite repérée avec tant de plaisir sur OK, il y a trois ans. Cette fois, l’accent est surtout mis sur une rythmique plus carrée, qui plaira certainement aux habitués des planchers de danse mais qui laissera en plan les amateurs d’alchimie veloutée et un brin plus spirituel. En favorisant un futurisme électronique et plus répétitif, Talvin Singh a peut-être perdu sa marque distinctive… et un peu d’âme.