Beaucoup d’attentes entourent la parution du nouvel album des Dears, et peut-être ne l’attend-on pas où il veut éclore. Si la première écoute laisse perplexe, les suivantes suffisent pour laisser opérer le charme du sextette montréalais qui s’est rapidement fait remarquer avec ce son riche et ces arrangements luxuriants, une intensité assumée, un sens aiguisé des contrastes et des textes tourmentés. Premier constat: Murray Lightburn est dangereusement en forme et tout en voix. Certains trouveront qu’il en fait trop; d’autres, qu’il n’a jamais aussi bien chanté, déployant ses chansons d’apocalypse tempérées ici et là par les choeurs féminins et quelques cuivres (cor français et sax). Après une ouverture inattendue pouvant évoquer les synthés de M83, les retrouvailles avec le rock sophistiqué des Dears ont lieu, en deux temps, façon vinyle. Ça prend au ventre et ça donne la chair de poule: Lightburn et les siens sont de retour.
Guide albums
The Dears
Gang of Losers
MapleMusic Recordings/Universal, 0000