Cinq années après s’être frotté — avec un succès mitigé — au fameux Dark Side of the Moon, The Flaming Lips s’entourent de nouveaux collaborateurs (après les épatants Peaches et Henry Rollins, on a droit aux imbuvables Miley Cyrus et Moby pour ne mentionner que ceux-là) et s’attelent à une autre légende musical: les Beatles et leur Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band. Entreprise louable et ambitieuse, certes, mais surtout frustrante. Ainsi, bien qu’on applaudit la volonté de se distancer du monument original (When I’m Sixty Four devient ici bien plus planante, lo-fi, borderline kitsch… et, surtout, inquiétante), des écoutes répétées du projet laissent surtout une impression amère que Wayne Coyne et ses sbires se contentent de tout simplement surfer sur le nom du Fab Four pour cumuler les bizarreries ironiques juste parce que. Par exemple, With a Little Help From My Friends verse dans un délire agaçant parodiant le noise rock. Bref, une fois l’effet de surprise passée, on se retrouve avec une œuvre à la prémisse fascinante, mais à l’exécution foutrement fumiste et au résultat cruellement inégal. Si les pitreries du Lips en chef sont fort appréciées en concert, on aimerait lui rappeler que — contrairement à un ballon géant — un disque a besoin d’un peu plus de substance que de l’air comprimé pour s’élever.
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The Flaming Lips
With a Little Help from My Fwends
Warner, 2014