Après les élucubrations électro-chirurgicales de ACME et Xtra-ACME, les mauvais garçons du rock déconstruit rappliquent avec ce qui apparaît comme leur album le plus conventionnel à ce jour. Du rock’n’roll dans son plus simple appareil. La présence de Steve Jordan (Keith Richards, Aretha Franklin) à la réalisation n’est sans doute pas étrangère à cette simplification d’une formule qui conserve cependant toute sa fraîcheur, son arrogance et son génie corrosif sans toutefois éclater en fragments à la manière des Orange et Now I Got Worry. On y retrouve un Jon Spencer en grande forme, plus intéressé à raconter des histoires qu’à déconcerter l’auditeur en lui explosant des guitares à la gueule. Beaucoup moins expérimental et déstabilisant que les précédents essais, Plastic Fang n’en demeure pas moins un excellent disque de rock’n’roll poisseux.
Guide albums
The Jon Spencer Blues Explosion
Plastic Fang
Matador, 2002