Si le premier et très répétitif extrait (Bad Habit) laissait pantois, The Last Shadow Puppets reprennent là où ils nous ont laissés il y a presque 10 ans avec une collection de chansons pop élégantes et romantiques. Une musique dramatique aussi – les arrangements de cordes d’Owen Pallett y sont pour beaucoup! – qui n’a pas pris une ride et qui continue de trancher avec la myriade de groupes indie rock homogènes. Alex Turner et Miles Kayne n’ont que faire des tendances, ils misent sur des éléments musicaux qui ont fait leurs preuves: des harmonies vocales superbes, une orchestration léchée et complexe, des textes sur-mesure pour les rêveurs de ce monde. Notons au passage la galopante Aviation, la plage 1, qui procure un plaisir presque égal à The Age of Understatement ainsi que les très groovy The Element of Surprise et Pattern qui flirtent avec le disco sans se perdre dans un exercice de style chromeoesque.
Autant dire que les gars de The Last Shadow Puppets ne se sont pas contentés de faire le même album une deuxième fois et qu’ils ont, à notre sens, réussi à chasser (en partie) le spectre des Beatles qui plane sur eux depuis les débuts.