Les critiques le nient, mais les arrangements et le jeu de ces faux gitans ont leur part d’ingéniosité. N’empêche que la ligne est mince entre le pastiche déluré qu’on aime et la démarche obstinément mercantile que l’on hait. Et à part la version éclatée du funky Let’s Groove, les adaptations de Rush, Bryan Adams et Cie sont peu convaincantes. Car l’autre paradoxe dans cette drôle de parade, c’est que ces versions manouches de succès tant aimés déboulonnent les grands hits pop dans leur nullité et se tirent ainsi dans le pied. En résumé: les Lost Fingers n’ont pas perdu la main, mais les plaisanteries les plus courtes sont encore bien meilleures.
Guide albums
The Lost Fingers
Gypsy Kameleon
Tandem/Select, 2010