C’était avant Oasis et Blur, à une époque où le brit-pop n’avait pas encore unifié le royaume et que tout le talent local semblait concentré à Manchester, ou "Madchester", comme on l’appelait alors. En ces temps bénis, on pouvait croire le NME lorsqu’il annonçait que les Stone Roses étaient les sauveurs du rock anglais. Ces petits fendants ne se donnaient même pas la peine de voir des compétiteurs parmi leurs contemporains; Ian Brown (voix) John Squire (guitare) et consorts voulaient simplement leur place au panthéon du rock entre les Beatles et les Byrds, rien de moins. On y replonge, pour voir s’il n’y avait pas un brin de délire dans tout ça, et on se prend en pleine gueule un tiercé gagnant: I Wanna Be Adored, She Bangs The Drums, Waterfall. Trois merveilles pop nonchalantes aux guitares vaguement psychédéliques qui demeurent à ce jour de véritables classiques. Ingénieusement placé dans cette rangée de perles, Ten Storey Love Song, tiré du mésestimé Second Coming, ne dépare en rien l’ensemble. Inutile aux fans (après tout, le groupe n’avait que deux albums), mais une introduction essentielles aux novices.
Guide albums
The Stone Roses
The Very Best of - Anthologie
Silvertone/Zomba/BMG, 2003