Impossible, pour qui la parution d’Is this it (2001) demeure un moment béni, de glisser dans son lecteur mp3 ce cinquième album des Strokes sans au moins avoir un soupçon de mauvaise foi, tant les New-Yorkais savamment négligés se sont échinés à miner notre amour au cours des dernières années. Écouter Comedown Machine s’apparente ainsi beaucoup à regarder les photos d’une ex en qui on avait fondé beaucoup d’espoir publiées sur Facebook: on cherche les raisons de nourrir l’amertume et on les trouve (que Julian Casablancas, le crooner blasé le plus séduisant du rock indé, s’entête à tenter de nous convaincre qu’il a une voix de fausset agréable tient de l’hérésie). Un bon disque moyen donc, que l’on jugerait moins sévèrement s’il portait la signature d’un autre groupe.
Guide albums
The Strokes
Comedown Machine
RCA, 2013