À force de se voir refuser son projet – jugé trop expérimental – par les gros bonnets de Sony, Matt Johnson a finalement mis un terme à une association de près de vingt ans avec la multi. À l’écoute des premières minutes de Naked Self, on comprend presque: avec son lent fade-in, Boiling Point met du temps à arriver au point d’ébullition, mais l’explosion finale vaut l’attente. Étrangement, la suite est assez directe, Johnson ayant choisi d’éviter les machines au profit d’une instrumentation dénudée. Les guitares abondent et le songwriting étonne par son classicisme (les textes, sombres à souhait, dominent encore et toujours l’ouvre de Johnson), bien que l’album dérape à l’occasion vers des contrées étranges. Voilà peut-être à quoi ressemblera le folk de l’an 2000.
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The The
Naked Self
Nothing/Universal, 2000