Figure de proue du PBR&B (Pabst Blue Ribbon R&B), cette mouture intime, mélancolique et pointilliste du R&B dont se sont entichés bien des mélomanes qui auraient jadis vomi sur un album de R. Kelly, Abel Tesfaye s’anesthésie au sexe sans signification sur ce premier album produit par un major comme il le faisait dans la trilogie de mixtapes gratuites qui l’a propulsé. Là où le Kanye de Yeezus, tout aussi divorcé du réel soit-il, parvenait à sublimer ses outrances de millionnaire à l’ego bouffi en une vertigineuse métaphore d’une certaine perte de transcendance contemporaine (excusez le cliché), le Torontois montre que des atmosphères anxiogènes dégoulinantes de nihilisme, bien que somptueusement tissées, ne peuvent faire l’économie de bonnes mélodies, au risque de tout simplement provoquer la somnolence. Zzz.
À écouter
Kiss Land http://www.youtube.com/watch?v=eN84vAqO9NY
