Le premier album de Thierry Bruyère est à l’image du Montréal qu’il traverse carnet à la main: capable de grandeur comme de banalité. Pas de surprise, ce sont les trottoirs couverts de cicatrices que l’on préférera fouler avec lui (traduction: la distorsion et les larsens grungisants du réalisateur Navet Confit magnifient la tendue Histoire d’octobre et l’incendiaire La danse de l’oubli). Les créatures crépusculaires que l’on croisera en route nous parleront de ces vitales nuits d’anesthésie dont on ne peut sortir vivant sans transiger avec les loups. Malgré une voix parfois mal assurée et quelques crochets par des quartiers un brin proprets, le tour guidé indie pop tient en haleine.
Guide albums
Thierry Bruyère
Le sommeil en continu
Indépendant, 2012