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Thievery Corporation: The Richest Man in Babylon

Thievery Corporation
The Richest Man in Babylon

Eighteenth Street Lounge/Select, 0000

C’est tout un exploit de se démarquer parmi les innombrables parutions downtempo (lire musique de salon) qui paraissent chaque année. dZhian & Kamien et Thievery Corporation on tous deux réussi haut la main lors de la sortie de leur premier disque il y a deux ans et montrent une plus grande maîtrise de leur art sur leurs seconds disques respectifs. D’un côté, le duo viennois dZhian & Kamien conserve sur Gran Riserva un ensemble de pièces convenues et met ainsi en lumière son précepte: ne jamais déstabiliser l’auditeur. Sur une base échantillonnée, ils allient instrumentations asiatique, moyen-orientale et jazz; mais une réalisation serrée et quelques couleurs pop concèdent à ce disque une harmonie plus riche que par le passé. Thievery Corporation se démarque plus simplement avec The Richest Man in Babylon. L’approche musicale plus dense et plus nourrie enveloppe en effet ce disque d’une plus grande maturité et démontre la plus longue expérience du groupe. L’instrumentation est similaire à celle de dZhian & Kamien mais offre une musicalité plus riche grâce à l’apport de véritables musiciens. Fusion de soul, de trip-hop et de dub, The Richest Man in Babylon vogue ainsi dans la sérénité. Mais, et c’est souvent le cas des productions live dirigées par des groupes électroniques, l’humanité des instruments y flirte quelquefois avec la suffisance. Il en demeure tout de même une ouvre extrêmement mature.