L’air un peu arrogant, Thomas Hellman trône au milieu de L’Appartement, son second opus après le délicat et anglophone Stories from Oscar’s Café. Il peut être fier d’avoir accouché d’un des albums de chanson québécoise les plus marquants des dernières années. D’une voix venue des profondeurs de l’alcool et du tabac, il décline La Valse d’un soir, magnifique entrée en matière, qui installe un climat chaud, percutant. Il chante, la plupart du temps en français, un blues terreux, un folk teigneux, des mélodies pleines de banjo, de guitare acoustique. Ou s’éclate sur le rock de Foutez-moi la paix. Ce sont des chansons de voyeur, d’observateur, tantôt lucide, tantôt amusé. Hellman s’extasie sur la beauté des filles de Montréal, désespère de ces Maudits Soirs de février et offre une version bilingue de la Mathilde de Brel. Singulier et exaltant.
Guide albums
Thomas Hellman
L'Appartement
Justin Time/Fusion III, 2005