Avec son nom crédité sur plus de 26 albums en excluant les siens, Thundercat commence à avoir beaucoup de mileage au compteur. Le bassiste vogue d’un style à l’autre sans souffler, s’exécutant toujours avec dextérité et inventivité musicale. Livrant maintenant son quatrième album solo, le musicien prouve qu’il a atteint une maturité à laquelle beaucoup d’artistes aspirent longtemps. Comprenant un impressionnant 23 titres, Drunk est l’aboutissement du travail effectué avec Flying Lotus dans les dernières années. Signant la réalisation de cet opus, ce dernier réussit effectivement à sublimer les idées musicales de son acolyte Stephen «Thundercat» Bruner.
La basse prédomine tout au long de l’album, mais est utilisée de nombreuses façons inusitées. Elle prend tour à tour des rôles harmoniques et mélodiques en plus de celui de base fondatrice pour les autres instruments. À travers les grooves décapants, on a droit à des solos époustouflants où l’influence jazz est omniprésente. En fait, celle-ci peut se retrouver sur presque chacun des titres. Harmonies tendues, lignes complexes et improvisations sont parsemées tout au long du disque, en faisant réellement une fusion entre hip-hop, funk, électro et jazz comme on n’en voit que très rarement. Jamais conflictuelle, cette symbiose des styles est réalisée de main de maître du début à la fin de l’album.
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Les collaborations avec Kendrick Lamar et Wiz Khalifa viennent nous replonger dans un univers résolument hip-hop, mais les idées contenues dans les arrangements demeurent éclatées et novatrices, soulignant la touche avant-gardiste de Flying Lotus. Si l’on veut apposer à Drunk une étiquette simple, toutefois, c’est que c’est smooth. D’un bout à l’autre de l’écoute, on se retrouve guidé par des sons chaleureux et enveloppants. La voix haut-perchée de Thundercat vient lier l’ensemble admirablement, tout en douceur. Abordant des thèmes ancrés dans le quotidien et la réalité, on s’identifie immédiatement aux textes.
Drunk est un véritable petit chef-d’oeuvre dans son style bien particulier. Difficile à qualifier en un seul mot, l’album vient plutôt s’insérer à merveille dans la discographie de Thundercat comme une destination finale où nous ont menés ses offres précédentes. On peut y entendre un artiste accompli, qui maîtrise un style bien à lui et qui nous accroche dès les premières secondes de Rabbot Ho jusqu’à la finale de DUI. Un opus de référence.
/// Thundercat sera en concert le 1er mars prochain à la SAT.
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