Sa voix de bluesman immigrant qui s’est battu et ses mélopées créoles sur le courage et l’amitié résonnent de loin dans les couloirs du métro. Version finale d’un démo qu’il vendait à la station Henri-Bourassa, ce disque indépendant et combien cohérent est le premier en carrière pour Tito Laurent, malgré une discographie abondante – comme sideman, batteur et percussionniste – qui débute dès 1968 avec le Combo Negro. Reprenant à son compte des chansons du groupe afro-montréalais Noula qu’il fonda avec Roro d’Haïti au début des années 1990, ainsi qu’un titre percutant des Brothers Posse sur les méfaits causés par les forces de paix onusiennes dans le tiers-monde, cet ancien boxeur et bûcheron d’Abitibi rajoute du reggae, du vaudou et du rap dans sa sauce avec l’aide de Dai Rutz, de Pascal Laraque (Bypass Studio, rue St-Hubert) et du bassiste new-yorkais Chico Boyer, pilier du mouvement «racines». Force de la nature.
Guide albums
Tito Laurent
Blues kreyòl
Indépendant, 2017