On la sent épanouie, Ingrid St-Pierre, sur son troisième album, réalisé par Philippe Brault. Ancrés dans son univers musical si enveloppant axé autour de sa voix douce, de son jeu de piano délicat, mais aussi de batterie, de harpe et de cuivres ici et là, ses textes sont toujours aussi directs et imagés. Sur la très belle La ballerine, la chanteuse originaire du Bas-Saint-Laurent incarne l’amante qui se fait laisser tomber dans un hôtel autour des draps défaits et sur La dentellière, le ton est plus grave alors qu’elle fait face à sa pire ennemie dans le miroir. On s’attache à ses histoires et à ses personnages, comme cette vieille dame qui, telle une Amélie Poulain, observe ses voisins amants et les réunit lorsqu’ils s’éloignent l’un de l’autre (Les aéronefs) ou celle qui met en boîte sa vie après le départ de son conjoint (63 rue Leman). Comme les mouvements d’une ballerine, justement, tout est très fluide sur Tokyo.
Guide albums
Tokyo
Ingrid St-Pierre
La Tribu, 2015