Dans la lignée d’un Manu Chao, Tomás Jensen livre des textes humanistes souvent alarmistes et sarcastiques sur fond de musique festive. Le paradoxe est efficace, et le troisième disque de Jensen (le plus étoffé jusqu’à maintenant) n’échappe pas à la règle. Qu’il chante en français ou en espagnol, l’habile poète éveilleur de consciences compte encore une fois sur un groupe de musiciens ingénieux capables d’ambiances multiculturelles. Les violons de Manifeste transportent vers des contrées arabes alors que les cuivres de Hoy évoquent le chaud soleil du Mexique. L’album rapide et entraînant (Rions, El Cogote) ne perd de surcroît rien de son mordant lorsque la cadence s’apaise comme sur la symphonique Demain j’m’en vais au diable. Typique du courant, mais tout de même contagieux de par son professionnalisme.
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Tomás Jensen & Les Faux-Monnayeurs
Tomás Jensen & Les Faux-Monnayeurs
GSI/Select, 2004