Paru en 2001, à l’heure où le paysage rock québécois était bouleversé par la vague saguenéenne, le premier album de Tremblay 73 (aussi du Lac) partait dans tous les sens. On y sentait une nonchalance noyée dans une grasse distorsion, mais aussi un côté acidulé, colorant le son 73. Suite inespérée, le combo étant disparu du radar depuis longtemps, Abracadabrun (quel titre!) présente le groupe dans une formule rock plus assumée. Les structures complexes des compositions évoquent Zappa et l’utilisation de synthés confère une profondeur à des pièces comme Série B et The Show Must Go On. Les interludes conceptuels coupent toutefois le rythme et l’efficacité du compact, comme si Tremblay 73 s’auto-cataloguait «groupe pour disjonctés». Car avec ses ambiances riches (Starrequiem) et son aptitude mélodique, la troupe peut tirer son épingle du jeu sans jouer les bouffons.
Guide albums
Tremblay 73
Abracadabrun
Indépendant/LOCAL, 2007