Ainsi donc, U2 a mis de côté ses prétentions stylistiques pour revenir au son qui l’a rendu célèbre. Fini, les bizounages électro qui donnaient parfois l’impression que Bono et ses amis avaient peur des rides comme de la peste. L’opération Pop fut un bide et la logique commandait au plus important groupe des vingt dernières années de revenir charmer ceux qui l’avaient d’abord célébré du temps de War ou de Joshua Tree. Un énorme piège que le quatuor n’a pas tout à fait réussi à éviter. The Edge se copie à plusieurs reprises, Bono, à force de se vouloir sensuel, passionné et charismatique, donne plutôt l’impression d’avoir chopé une laryngite (In a Little While). C’est bien beau de revenir à la facture d’antan, encore faudrait-il en atteindre les standards, aussi élevés soient-ils. Malgré de bonnes chansons comme Peace on Earth et New York, la dernière mouture de U2 ne possède ni la qualité d’écriture ni la charge émotionnelle qui les avaient propulsés au rang de groupe d’exception. Un disque moyen.
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U2
All That You Can't Leave Behind
Island/Universal, 2000